Jupe piquée de fleurs en soie, académiques de maille et de tulle taillés sur le corps pour l’habiller de transparence et le libérer, le tout dans des couleurs pastel… Non, ce n’est pas pour un défilé que « la costumière » de ce jardin dansant, cette féérie nacrée, Maria Grazia Chiuri a œuvré, mais pour un ballet dédié au compositeur Philip Glass qui fut interprété du 29 mars au 2 avril à Rome par Eleonora Abbagnato, étoile de l’Opéra national de Paris et directrice du ballet du Teatro dell’Opare di Roma et l’étoile allemande Friedemann Vogel sur une chorégraphie de Sébastien Bertaud.
Passionnée par la danse, Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique italienne, qui avait déjà confié son dernier défilé Dior haute couture printemps été 2019 à la prodigieuse chorégraphe israélienne Sharon Eyal (ne pas rater à Chaillot son Love Cycle ; OCD Love du 6 au 13 juin ) a relevé avec son brio habituel le défi de dessiner les costumes de Nuit Blanche, rendant ainsi hommage à la passion que vouait Christian Dior aux fleurs, aux herbiers, au romantisme et à la danse, « ce geste libérateur qui s’exprime par ce mouvement du corps ».
Certes, c’est presque un cas d’école. Yves Saint Laurent, alors directeur artistique de Christian Dior, signe en 1959 les costumes des ballets de Roland Petit. Christian Lacroix en 2009 ceux du ballet Joyauxpour l’Opéra de Paris, Karl Lagerfeld ceux des ballets de la Scala et de l’Opéra de Monte Carlo, entre autres…
Entre la haute couture et la danse, c’est donc l’amour fou ! Car tout relie ces deux mondes, ces deux arts que rien ne sépare, la beauté, la discipline, l’exigence. Et cette divine peinture des sentiments que le geste et le costume révèlent sans jamais l’alourdir.