Comme ils sont planants ces ballons, comme elle est parfaite cette forme ronde qui rassure ! Sans doute parce qu’elle nous fait replonger en enfance, souvenir de mappemonde devant laquelle on rêvait, et devant laquelle on rêve toujours, de ballon en cuir avec lequel on drible, de bulle de savon qu’un souffle léger fait éclater, de ballon en plastique qu’une simple chiquenaude fait voler… Forme à réflexion donc, la boule, ou la sphère, est un support à expression artistique, un vecteur de rêves… Ainsi en est-il des ballons collés au plafond de Boris Klimek, des Clouds d’Apparatus, boules en suspension, terres opalescentes flottant avec le vent ou encore des ballons Igloo de Charles Pétillon, nuage de blancheur, ode à la légèreté, à la poésie, au calme. Quant à ces sphères vues à l’exposition OttO survolant un désert, c’est quoi ? Un ovni, de grosses bulles d’eau, des substances immatérielles ou des âmes pas encore prêtes à quitter la terre. L’artiste allemande Sarah Illenberger revient à terre et en fait des bouquets technicolor. A l’opposé de l’artiste argentin Tomas Saraceno, un passionné de toiles d’araignées (il en avait fait une scéno en janvier dernier au palais de Tokyo) qui réalise ses ballons dans des sacs en plastique de récupération. Chacun transporte un petit stylo rempli d’une encre faite avec des particules de l’air de Bombay dessinant ainsi sur des murs des formes libres. Plus sensuelle est enfin la Donna Fiore Flower Womande Pier Paolo Calzolari, artiste italien de l’arte povera, « un coquelicot à tige féminine porteur d’une promesse de renouveau, écrit Grégoire Prangé, le coquelicot, cette fleur du sommeil que Morphée offrit à Demeter pour l’endormir… »
Art à rendre ma boulle
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