Être baba cool ! Dans les années soixante dix, c’était déjà tout un état d’esprit, une philosophie, un mode de vie pour exprimer certaines valeurs, faire l’amour et pas la guerre, planer sur la musique psyché, fumer du cannabis, élever des moutons au Larzac, se lancer dans le macramé… En 2019, le courant incarne tout autre chose : un style anti bling bling, et donc une certaine vision du luxe sans superflu au terme duquel objets, textile et mobilier sont réalisés dans des matières naturelles et sensuelles et surtout de manière artisanale. Artiste céramiste française née en 1925 à Sète, Valentine Schlegel, illustre à la perfection cette attitude cool et chic. Sa modernité et sa liberté d’esprit se démarquaient déjà à l’époque, puisqu’elle vivait avec une femme. Initiée très tôt à l’artisanat, Valentine Schlegel découvre le plaisir de travailler la matière avec un grand-père ébéniste et un père menuisier et restaurateur de mobilier. En 1942, elle intègre les Beaux-Arts de Montpellier et semble avoir trouvé sa vocation. Quelques années plus tard, elle décide de se consacrer à la céramique. Dans son atelier parisien, l’artiste travaille aussi bien la terre que le plâtre, notamment pour des cheminées façonnées à la truelle en un seul bloc, agencées d’étagères et de banquettes. Inspirés par la nature, ses sculptures et objets de veine brutaliste mais néanmoins sophistiqués ont contribué à sa notoriété dans les années 50. Tel est son univers que l’on découvre dans son appartement parisien datant des années 70 (photos ci-dessous) dont la porte en cuir séparant la cuisine du salon démontre la volonté de la jeune femme de décliner des matières fortes dans la simplicité.