Artisan de la maçonnerie arborescente ou « faux-bois », le rocailleur sculpte selon une tradition plus que centenaire pour ornementer les jardins avec poésie. Au XIXe siècle, les maçons italiens venus s’installer en Provence ont importé la technique de la rocaille. Considérée comme un art rustique de l’ornementation de la nature qui ajoute un grain de folie aux jardins. Elle ne s’improvise pas et les années lui ont donné ses lettres de noblesse. Des pépites sont à découvrir comme en témoignent diverses réalisations, des oeuvres d’art qui survivent à toutes les intempéries et aux modes.
Apparu à la fin du XVIe siècle, « le Jardin des Merveilles » de la Villa Borromeo Visconti près de Milan porte bien son nom et la beauté de ses décors n’a jamais cessé d’émerveiller les visiteurs. Point d’orgue de ce jardin Renaissance : un exceptionnel nymphée, sorte de sanctuaire avec ses grottes artificielles aux décors composés de fresques peintes, ou bien formés de concrétions de coquillages et de mosaïques, ou encore ornés de vastes motifs réalisés à partir de cailloux de calcaire et de quartz, jeux d’eau et cascades animant l’ensemble.
À Marseille, il existe un endroit préservé longtemps gardé secret : la Villa Santa Lucia ». Durant les années 1892-1894, le rocailleur, Gaspard Gardini façonna à sa guise un bout de colline et laissa la trace de son travail dans le ciment. Des galeries aménagées en grottes où le visiteur va de surprise en surprise… Un Pierrot au visage enfariné qui nous regarde depuis sa fenêtre, une porte factice qui ne s’ouvre que sur l’imaginaire…
La Maison d’édition Midi a sollicité l’un des derniers artisans rocailleurs à Marseille, une collaboration qui a abouti à la réalisation de pièces contemporaines : une table basse Roucaio et un guéridon Ramo en béton revisitent cet art ancestral. La brèche est ouverte à de nouvelles créations !
