Claude de Muzac, fait partie de ces femmes modernes qui ont une longueur d’avance sur leur temps. Son métier est indéfinissable, elle ne s’inscrit dans aucune catégorie, c’est un électron libre. Elle a l’art et la manière de renouveler le concept de l’encadrement. Des cadres-objets, comme elle les prénomme où le dessin, la peinture et l’objet devait être mis en valeur comme une oeuvre d’art. Osant associer des matériaux méconnus comme le plexiglas avec des pièces parfois millénaires comme l’ammonite, sa pierre fétiche. En 1968, elle organisa une exposition qui fera fureur « la fête des pierres pauvres » transformant de petites pierres qu’elle avait collectionné en bijoux précieux. Une clientèle internationale, des collectionneurs, des artistes, des personnalités importantes, Georges Pompidou, André Malraux, Serge Poliakoff ou Edmond de Rothschild se pressent dans sa boutique de Saint-Germain des près, ouverte en 1961. Dans un cadre chaleureux pour découvrir, acheter ces objets uniques. Claude de Muzac a plus d’une corde à son arc, sa passion pour l’encadrement la conduira à mettre en scène de façon avant-gardiste des tapisseries de Sheila Hicks dans un boitage en plexiglas ou sous un globe en verre. Mais aussi de créer de sublimes pièces de mobilier en bois fossilisé, en ammonite, en acier, en verre gravé, en marbre… Ses bijoux sont aujourd’hui d’une grande modernité, parés de pierres semi-précieuses pyrite, ivoire ou turquoise… La Maison Piasa a consacré une vente début décembre qui a rassemblé des objets créés par l’artiste mais aussi une partie de sa collection des oeuvres de Max Ernst, Sheila Hicks…Tous ont été ses amis, tous lui ont demandé d’encadrer ou de mettre en valeur leurs oeuvres avec son talent et son goût inimitable.