Ils partagent l’amour des pièces extraordinaires, tout dernièrement celles de Béatrice Serre et d’Emmanuel Jonckers, sans renier pour autant leur passion pour les créations emblématiques d’Ettore Sottsass, Ignazio Gardella, Jean-claude Farhi, Philippe Hiquilly, Andrée et Michel Hirlet… Icônes qu’ils ont présentées au dernier PAD (Pavillon des Arts et du Design) dans une élégante scénographie de Jérome Thénot et toujours dans leur galerie, prouvant encore une fois leur goût et leur talent de défricheur. Duo parfait pour débuter cette nouvelle rubrique…
Qu’est-ce qui généré, chez l’un et chez l’autre, le début de votre travail en commun ?
Yves : J’ai toujours secrètement espéré que l’un de mes enfants viendrait travailler un jour avec moi. Et cela a donc été un immense bonheur quand Victor m’a dit qu’il me rejoignait. On recherche toujours un écho à ce que l’on fait, on est toujours taraudé par un désir de transmettre. Et c’est d’autant plus gratifiant lorsque les goûts et les choix sont en symbiose.
Victor : J’ai toujours adoré l’idée de continuer l’histoire de mon père et d’inscrire la galerie dans la durée. Je pense que c’est ainsi que l’on confirme une démarche de grands marchands.
Quel est l’artiste, quelle est l’œuvre ou la dernière exposition que vous vous êtes fait mutuellement découvrir ?
Yves : le travail fantastique et hypnotique de la mosaïste Béatrice Serre. Lorsque je l’ai montré à Victor, il en est devenu fou.
Victor : le travail d’Emmanuel Jonckers. Nous étions partis Yves et moi à Bruxelles pour visiter l’atelier de son père Armand Jonckers et étions revenus bredouilles mais j’avais sympathisé avec Emmanuel. Nous avons gardé le contact et j’ai suivi l’évolution de son travail. Un an après qu’il se soit installé, nous organisions sa première exposition à la galerie.
L’hôtel, le restaurant que vous vous êtes fait découvrir ?
Yves : le 9Confidentiel, le dernier hôtel de Philippe Starck, rue du Roi de Sicile, sur lequel plane cet esprit 1940 que j’aime tant.
Victor : Le restaurant La Condesa rue Rodier lancé par un ami qui a eu une étoile un an après son ouverture. Une pure folie !
Avez-vous des secrets en commun ?
Yves et Victor : Oui, mais impossible d’en parler…
Le morceau de musique, le livre, le film, le spectacle ?
Yves : l’opéra Simon Boccanegra qui est passé en novembre dernier à Bastille, les décors de Susanne Gschwender étaient impressionnants.
Victor : la pièce de théâtre La Moustache, un très bon moment.
Un lieu atypique ?
Yves et Victor : l’espace de Guillaume Feau et ses boiseries magnifiques, un lieu magique.
Quel est le dernier cadeau que vous vous êtes fait ?
Une bague chacun. On en est fou…
Galerie Yves Gastou : 12 rue Bonaparte 75006 Paris ; 01 53 73 00 10